Le mot
de l’artiste
Yann
L’Outsider
En noir et blanc, à l’intérieur comme à l’extérieur, sauvage et soignée, tout en maîtrise et faite d’accidents, la peinture de L’Outsider est à l’image de son auteur : riche, cohérente et singulière.
L’œuvre de L’Outsider est née de deux parcours parallèles. L’un, d’abord scolaire puis professionnel dans l’ébénisterie et la restauration de meubles, lui a inculqué patience, rigueur et minutie. L’autre, dans l’univers du graffiti, empreint de liberté, d’urgence et d’adrénaline.
Depuis près de dix ans, l’artiste développe dans sa Bretagne natale une peinture abstraite qui porte en elle la somme de ce cheminement pluriel. Une œuvre de synthèse, d’oppositions, de dualités. En noir et blanc, à l’intérieur comme à l’extérieur, sauvage et soignée, tout en maîtrise et faite d’accidents, la peinture de l’Outsider est à l’image de son auteur : riche, cohérente et singulière.
Cette première monographie, conçue comme une œuvre à part entière, livre une histoire, personnelle, professionnelle et artistique, offrant au lecteur de multiples clefs de compréhension afin d’appréhender pleinement le travail de L’Outsider, alias Yann Le Berre.
« Grand amateur et collectionneur d’ouvrages d’art, cette monographie m’est apparue comme une étape nécessaire dans mon parcours artistique. Après vingt ans de peinture et dix ans pour mon travail en noir et blanc, j’avais envie d’ancrer cela dans un temps long, comme un contrepoids à l’évanescence des images qui fourmillent sur nos réseaux sociaux. Cette chronologie correspond également à ma professionnalisation en tant qu’artiste. J’ai donc choisi de focaliser ce livre sur la décennie passée, d’une part parce qu’elle se rapporte à la série que j’ai le plus développée, et d’autre part parce qu’elle me permet d’illustrer mon évolution personnelle, depuis une pratique adolescente et passionnée jusqu’à mon activité professionnelle en tant qu’artiste. »
L’équipe
« Pour mener à bien ce projet, je me suis entouré d’une équipe restreinte, comme on le fait dans le graffiti, jouant de la force et de la complémentarité du collectif. J’ai d’abord fait appel à Georges Munoz, dont j’avais particulièrement apprécié le travail graphique qu’il avait réalisé pour les deux monographies de Steph COP. Pour les textes, le choix de Guillaume Pellay s’est imposé de lui-même dans la mesure où nous nous connaissons depuis de nombreuses années. Il a déjà signé plusieurs textes à propos de mon travail, avec une plume et un angle que je voulais retrouver dans ce livre. Son regard est complété d’un long entretien avec Nicolas Gzeley, dont les magazines et les ouvrages m’ont souvent accompagnés durant mon adolescence. Dans le but d’ancrer au plus juste la partie iconographique au cœur de cet ouvrage, j’ai sollicité les points de vue méticuleux de la galeriste Tania Di Brita et de l’artiste-chercheur Mathieu Tremblin. Enfin, RCF1, dont j’admire le parcours artistique, a apporté un regard photographique essentiel, avec un recul nécessaire et une justesse naturelle. »
« Mon premier réflexe, s’agissant de l’édition, fut de produire moi-même cet ouvrage. Sans doute une réminiscence persistante du côté do it yourself propre au graffiti. Heureusement, ma rencontre avec Laurent et sa maison d’édition Land’Artic a permis d’offrir à cet ouvrage l’écrin dont je rêvais. L’exigence dont il a fait preuve pour son précédent ouvrage correspond en tous points à mon objectif et nous avons ensemble pensé les différents aspects techniques, du papier à la reliure en passant par les coffrets des tirages de tête ainsi que l’ensemble des éléments pour les Editions Collection produites en tirage limité. Ainsi, la somme de toutes ces compétences et qualités nous ont permis de concevoir collectivement un objet dont je suis particulièrement fier. »